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Port-Gentil, Bord de mer, nov. 2004
  Bord de mer

Port-Gentil est une ville provinciale calme et fleurie. Construite sur l'île de Mandji, elle s'étend sur une quinzaine de kilomètres le long de la mersur sa rive ouest, et le long de l'Ogooué sur sa rive est. Elle est drainée par de nombreux canaux, qui se vident et se remplissent d'eau en fonction des marées. Ceci confère à certains quartiers de la ville une structure en îlots, reliés entre eux par des petits ponts qui enjambent les canaux. Certains de ces canaux sont des artères de circulation qui permettent aux Port-gentillais de gagner directement la mer.

Au début de l'ère coloniale, les Européens occupaient le littoral, ce qui explique l'aspect "européen" de cette zone : les maisons sont le plus souvent en dur, à un ou deux étages, de style colonial, construites sur une zone au plan en damier, le long de l'avenue Savorgnan-de-Brazza, épine dorsale du quartier central.
Cette avenue est ombragée de badamiers, alors que les petites rues qui la joignent à la promenade du bord de mer sont plantées de cocotiers. Elle dessert le Carrefour de la Douane, l'ancien Hôpital Général, la Poste, le supermarché "Score" et son parking, entouré de magasins (artisanat, bijoutiers, boulangerie...), et de cafés.
Plus bas que "Score" vous trouverez diverses boutiques, des restaurants, des bars. Certains de ces lieux sont situés dans de vieilles maisons coloniales à rez-de-chaussé à galerie ou porche couverts, parfois avec étage en bois.
Port-Gentil, Le Grand Village, 2006
  Le Grand Village

Les indigènes furent installés dans la "plaine", au-delà de la zone inondable par où passe le grand canal actuel. Trois noyaux villageois se construisirent d'abord : la Balise, qui regroupait les travailleurs de la Compagnie des Chargeurs Réunis et de la SHO (Société du Haut Ogooué) ; le Grand Village, où habitaient les employés de l'administration et des maisons de commerce du centre ville ; la Mosquée. Ces quartiers étaient séparés et entourés alors par des plaines et des marécages : Orov'Imbwa (la plaine des chiens), Orov'ati (la plaine des excréments)... Certains de ces plaines ou marécages devinrent plus tard des zones habitées, et d'autres quartiers se construisirent, toujours à gauche du canal : Quartier Chiques, Matanda, Quartier Sud, Cité Shell...

Vous pourrez découvrir les quartiers de la ville au gré de promenades à pied, en vélo ou en voiture : La Balise, Romb'Intchozo, Le Grand Village, La Mosquée, Lisbonne, Sindara, Orovati, Pas-à-Pas, etc.

Bars, restaurants et boîtes de nuit accueillent les résidents et les touristes pour des nuits pleine d'ambiance. Sortez couverts

 

Pour aller à Port-Gentil
Des liaisons quotidiennes assurées par diverses compagnies privées desservent Port-Gentil par avion.
Canal au Pont Namina
 Canal au Pont Namina

Vous pouvez également y aller par la mer. Actuellement deux compagnies désservent Port-Gentil :

  • SONAGA : La traversée dure environ 4 heures.
    Pour le voyage Libreville / Port-Gentil, la navette part du port môle de Libreville les lundi, mercredi, vendredi et samedi vers 12h30. Les billets s'achètent sur place.
    Pour le voyage Port-Gentil / Libreville, la navette part de Port-Gentil vers 7h00, les lundi, mercredi, vendredi et samedi.
    Tél. : (+241) 56 43 34 / 07 51 56 66 / 07 84 01 50
  • Antarès : La traversée dure toute la nuit. Tous les jours sauf dimanche. La navette part du port d'Owendo. Horaires en fonction des marées. Tél. : (+241) 70 37 72.

    La Balise - La Balise était l'un des trois premiers villages indigènes construits au-delà du périmètre urbain suite au regroupement des villages indigènes ordonné par l'Administration française. C'est au début des années 30 qu'apparaît officiellement ce nom. Le nom La Balise fait référence à la tour en bois servant de repère pour le guidage des navires entrant dans la rade. Construite en 1913, cette balise rectangulaire en bois haute d'environ 18 mètres et dotée d'un panneau carré blanc entre sa base et la charpente, fut démolie en 1968.

    Quartier Sud - Ce quartier fut baptisé tour à tour Gouvi, Caché Corps et Quartier Sud. Gouvi du nom d'un homme qui possédait de nombreux terrains dans cette zone et en revendit beaucoup, ce qui amorça son peuplement. La zone était marécageuse et mit du temps avant d'être viabilisée. Insalubre et d'accès difficile, les visiteurs étaient rares, d'où le nom Caché Corps. Plus tard, le quartier fut rebaptisé Quartier Sud, à cause de sa position géographique par rapport à la ville.

    Romb'inchozo - littéralement " enlève tes chaussures ". Ce nom fait allusion aux nombreuses inondations qu'a subi ce quartier. Les gens devaient enlever leurs chaussures pour ne pas les perdre ou les abîmer dans l'eau et la boue.

    Le Grand Village est un des plus anciens quartiers de la ville. C'est l'un des trois premiers villages indigènes construits au-delà du périmètre urbain suite au regroupement des villages indigènes ordonné par l'Administration française. C'est au début des années 30 qu'apparaît officiellement ce nom. On y entre par le carrefour Tobia.
    Le Carrefour Tobia s'appelait anciennement Carrefour Zéro. C'était le point zéro, la limite entre la ville des Blancs (qui s'étendait lelong du front de mer) et la ville des Noirs. L'origine du nom du quartier indigène Le Grand Village est expliquée différemment selon les informateurs : il a été nommé ainsi soit parce que c'était le quartier des indigènes, très peuplé et loin du centre ville, soit parce que plusieurs ethnies y habitaient : Eshira, Orungu, Nkomi, Bavarama...

    L'ensemble Lisbonne est situé dans le quartier La Mosquée. C'était autrefois un quartier à population majoritairement orungu.
    Cet ensemble fut peut-être baptisé Lisbonne en mémoire d'un autre village, Lisboa, au cap Lopez. Pendant une petite décennie, Lisboa fut la capitale prospère du trafic négrier clandestin dans les années 1880. L'appellation Lisbonne fait aussi peut-être référence aux liens qui unissaient les Orungu aux Portugais.

    Sindara est le nom d'un village dans la province de la Ngounié.
    A l'époque coloniale, le quartier Sindara de Port-Gentil était peuplé essentiellement d'Orungu. D'après ma grand-mère, les Blancs appelèrent ce quartier ainsi car la route qui le traversait était toute droite, comme le fleuve à hauteur de Sindara... Nous continuons à enquêter pour savoir pourquoi ce quartier orungu portait le nom d'un village eshira. Revenez nous voir...;-)

    Chique (sarcopsylla penetrans) : puce des pays tropicaux qui s'introduit sous la peau, y causant de graves démangeaisons. Elle vit dans le sable... La plus ancienne mention connue de cet insecte au Gabon remonte à 1872 : "Il nous est arrivé du sud, depuis le commencement de l'année une importation qui ajoute encore aux malheurs du pays : ce sont les chiques. Il y a de nos indigènes qui en sont tellement rongés qu'ils ne peuvent plus marcher. Nous aussi, nous avons continuellement à en extraire de nos pieds [...] " (in Bulletin Général de la Congrégation Sainte Marie). Ce parasite gagna ensuite rapidement l'intérieur du pays.

    Orov'ati, littéralement : la plaine/le champ d'excréments : à l'époque où la ville indigène commençait à se développer, cette zone était une plaine inhabitée qui servait de dépotoir et lieu d'aisance. Quand elle devint un quartier, le nom resta.

    Pas à Pas - Ce quartier se situe entre le carrefour Trois Métisses et le carrefour Joseph Réndjambé. Pas à Pas était le petit nom de Fidèle Okawe. Né en 1911 dans l'île de Walé dans le Fernan-Vaz, il travailla comme chauffeur pour l'administration coloniale de 1936 à 1962. Il fut même le premier chauffeur de Port-Gentil. Chauffeur du représentant du gouverneur, et transitoirement du Général de Gaulle lors de son passage à Port-Gentil en 1940, il acquit de part les personnalités qu'il fréquentait, une grande renommée. En 1962 il monta sa propre affaire de transport de marchandises, qu'il agrandit petit à petit (pas à pas) au fur-et-à-mesure qu'elle prospérait. La devise Pas-à-Pas était peinte sur tous ses camions. Il fut surnommé Okawe wi Pas-à-Pas, Okawe de Pas-à-Pas. En 1970 il fut élu premier président du Syndicat des transporteurs de l'Ogooué-Maritime. Sa renommée était telle que le quartier où il vivait fut baptisé de son sobriquet.
    Fidèle Okawe mourut en 1988.

    Matanda, ou Atanda : atanda en myènè signifie palétuviers. Le nom d'origine donné par la communauté orungu à la zone est irin'ikongo : les pieds, les racines (irina) d'ikongo (feuille qui sert entre autre à envelopper le manioc). Cette terre, située sur la route qui va vers Nchènguè, est la propriété des clans Aka et Azumè. A l'époque coloniale elle appartenait à Ranoké. Dans les années 50, lorsque les premières communautés béninoises et togolaises (surnommées les Popos) arrivèrent à Port-Gentil, elles voulurent s'installer au bord de la mer, leur activité principale étant la pêche. Les Popos demandèrent à Ranoké la permission d'occuper son terrain. Il accepta à condition qu'ils payent une redevance pour l'occupation du sol.
    Les Orungu disaient (et disent toujours) "myé kènda g'irini kongo" : je vais à irin'ikongo. La zone étant une mangrove, elle fut surnommée atanda (les palétuviers) et le nom fut déformé par les populations originaires du sud Gabon en matanda, nom le plus usité aujourd'hui.
    Matanda est un quartier qui ressemble à un village : des maisons en planches desservies par des chemins sablonneux, qui vont de la route goudronnée jusqu'au bord de l'eau, des pirogues sur la plage. C'est un quartier de pêcheurs (togolais, béninois en grande majorité).